Saint-Lézer
Dans la communauté de communes de Vic-Montaner, dominant la plaine de l’Andour, siège une commune historique riche en patrimoine fondée avant l’époque gallo-romaine : Saint-Lézer. Saint-Lézer est établie au sommet d’une colline argileuse qui porte le nom de « Castelbieilh ». Au cœur d’un territoire de caractère, Saint-Lézer offre la possibilité de parcourir en quelques foulées 3000 ans d’histoire…
Son histoire
À 3 km au Sud-Ouest de Vic-en-Bigorre et se situant sur la bordure est du plateau de Gers, Saint-Lézer est une véritable niche à monuments historiques. Elle a été peuplée par d’antiques tribus d’Aquitains, conquises par les puissantes légions romaines et fût aussi le siège de nombreux seigneurs du Moyen-âge.
Au cœur de son histoire, le castrum bigorra raconte ses plus grands secrets. Dès l’âge de bronze, le sommet de la colline surplombant la ville était déjà habité. En l’an 407, les tribus germaniques envahissent le bourg et la forteresse emblématique de la commune est construite sur les lieux, par les Gallo-romains : le castrum bigorra.
La forteresse de 5 hectares alors dédiée à protéger la population des communes environnantes, comme notamment appelés aujourd’hui Vic-en-Bigorre et Tarbes, est entourée par un mur de 940 mètres de long et dominait toute la région. Comme le castrum était à la base la capitale de la bigorre, c’est à cet endroit que le compte y construit son château médiéval. On y trouve également un monastère du XIèmesiècle et nombre d’édifices historiques représentatifs de la période gallo-romaine traversée par la commune.
La motte castrale « Le Tucco »
Durant cette période médiévale, un quart du site archéologique est réaménagé et on y implante la fameuse motte castrale qui domine un village fortifié aux alentours. Cette structure, à la fois résidence seigneuriale et place forte, est officiellement le symbole de la domination du maitre des lieux dans un climat d’insécurité et de rivalités permanentes.
La construction est particulièrement ancienne et date de plus de 3000 ans ce qui en fait un vestige hors pair constitué d’une tour de bois carrée qui prend appui sur un monticule de terre. Sur cette motte, un point de vue remarquable en contrebas sur la plaine est offert aux visiteurs, précédé d’une dense végétation naturellement structurée.
Le Prieuré de Saint-Lézer
Le prieuré de Saint-Lézer est construit sur les fondations d’une abbaye du VIèmesiècle, détruite par les normands deux siècles plus tard et relevé au XIèmesiècle par l’ordre de Cluny. Le monastère date ainsi du haut Moyen-Age. Il s’agissait d’une église romane à abside en cul-de-four avec une crypte située sous le sanctuaire. Le Prieuré, dédié à Saint-Lézer, est l’emblème même du castrum.
L’église renfermait des reliques qui constituaient les biens les plus précieux du prieuré dans le sens où la croyance voulait qu’elles attirent la bienveillance divine sur les lieux mais également sur les riches pèlerins.
Aujourd’hui, l’église du XVIIIèmesiècle est noblement conservée tout comme ses magnifiques boiseries. Elle fait partie d’un ensemble de bâtiments anciens dont une basilique édifiée au Vèmesiècle par saint Lézer lui-même. Située juste à coté de l’église actuelle,la basilique fut transformée en monastère par l’ordre de Saint-Benoit.
Les vestiges des murailles du castrum
Sur les lieux, les visiteurs retrouvent encore fragments et vestiges de la longue muraille de 940 mètres gallo-romaine. Avec 7 mètres d’épaisseurs, la forteresse mesure un mètre de haut.
« C’est une masse qui devait défier les temps et les hommes » raconte Daniel Shaad, responsable du service régional de l’archéologie de Midi-Pyrénées, dans une plaquette intitulée : « Saint-Lézer, sentinelle d’une histoire des Pyrénées ».
Certains blocs sont retrouvés à quelques mètres de leur emplacement historique, déplacés par les ruissellements et les glissements de terrain. Aujourd’hui, la nature reprend inexorablement ses droits et c’est une forteresse entourée d’une végétation luxuriante qui se laisse découvrir.
Autour des fragments de cette muraille, on retrouve des sentiers mystérieux qui longent le castrum : il subsiste un chemin dont la chaussée est faite d’un radier de galets grossièrement répartis, sur lequel une couche imperméable de cailloutis supporte une couverture de gravier extrêmement solide. Ce curieux sentier s’enfonce plus loin dans le bois reliant Montaner et l’oppidum de Bigorre. Aucun arbre ni aucune végétation n’a pris racine sur ce chemin qu’on croirait mener à un endroit forcément digne d’être soigneusement conservé.
Ici, le passé affleure sous chaque pierre et de nombreuses éléments permettent de se mettre dans la peau de l’homme gallo-romain. Amphores, têtes sculptées, fragments de chapiteaux de colonnes mais aussi des objets datant de l’âge de fer viennent pimenter l’imagination des visiteurs.
Le four à chaux de Saint-Lézer
L’antique four à chaux, vestige d’un four de fondeur de cuivre, se situe au départ du chantier du castrum. Datant du XVIIIèmesiècle, le four à chaux de 2m80 de diamètre pour 4m de haut a été creusé sur les terres du monastère.
On y retrouve de nombreuses traces de laitiers de fer, déchets laissés par les forgerons qui travaillaient ce métal hardiment. On y trouve également du laitier de plus faible densité, qui permet de penser qu’on se servit aussi du four pour y couler du verre.
Le four a été fabriqué simplement sur la base des matières premières disponibles dans les temps : principalement du marbre et du calcaire récupérés sur les ruines du castrum antique et sur l’abbaye romane.